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communiqué du 5 décembre 2009

Pendant Copenhague, le massacre continue

Pendant Copenhague, en France, le massacre continue

Pendant qu'on équipe les salles de conférence à Copenhague, que se passe-t-il dans nos campagnes, à 70 km de Paris ?

Petit à petit, le monstre construit son nid : suite à la décision du conseil municipal de Verberie, le 19 octobre dernier, de modifier son PLU, Direct-Energie a déposé le permis de construire pour sa centrale.

Mais aujourd'hui, la proximité de Copenhague éclaire d'un jour nouveau le projet de centrale au gaz de Verberie, et les habitants de la région ne savent plus s'ils doivent en rire ou en pleurer :

- à Copenhague, la France va jouer les bons élèves de la classe Européenne,

- à Copenhague, nous entendrons déclamer le nouveau sauveur de la planète, le président de la république française, M.Nicolas Sarkozy

- à Copenhague, notre ministre de l'environnement et de l'énergie M.Jean-Louis Borloo va concourir pour la médaille d'or des championnats du monde de l'écologie

Mais pendant ce temps, à Verberie, dans l'Oise...

Une poignée de conseillers municipaux, d'un bourg de 3500 habitants, décide d'implanter sur son territoire une centrale thermique au gaz qui va émettre chaque année 2.600.000 tonnes de CO2 dans l'atmosphère, une augmentation à elle seule de 75% du quota de CO2 industriel de toute la région Picardie, le 10 ème site le plus polluant dans le PNAQ français.

Comment notre pouvoir politique peut-il assumer une telle contradiction ?
Comment quelques élus locaux peuvent-ils prendre, sans contrôle, une décision qui engage largement au-delà des limites de leur commune, qui engage l'avenir .... de la planète ?

Et pourtant, sur place...

- à l'issue de l'enquête publique, le commissaire enquêteur a émis un avis DEFAVORABLE

- les manifestations de rues se sont succédées rassemblant jusqu'à 1000 personnes dans les rues de Verberie

- les enquêtes publiques ont recueilli plus de 2300 contributions, avec 97% d'avis défavorables

- un référendum populaire a été refusé par le conseil municipal, alors qu'il était présenté par plus d'électeurs que le maire n'avait eu de voix en mars 2008

- 7 associations de citoyens opposés au projet, rassemblant près de 2000 membres, ont vu le jour à Verberie et dans les communes environnantes.

Qu'est-ce donc qui pousse un maire totalement désavoué à promouvoir contre vents et marées un projet dont personne ne veut?
Le diner offert le 25 novembre 2009 au maire et ses conseillers par Direct-Energie, dans la meilleure auberge de la ville, peut-il suffire à emporter la décision ?

Le fait qu'un actionnaire principal de Direct-Energie, Stéphane Courbit, un des invités du "diner du Fouquet's", soit un proche de Nicolas Sarkozy, est-il un élément suffisant pour renier la politique environnementale nationale ?

Et sur le fond, comment allons-nous remplir nos engagements de réduction de gaz à effet de serre si nous commençons par en rajouter ?

Sous prétexte de remplacement des centrales thermiques au fuel et au charbon, des industriels mettent à profit la liberté d'établissement pour multiplier les projets de centrales thermiques au gaz (Centrales à Cycle Combiné Gaz = CCG).
Et compte-tenu des impératifs de rentabilitié et de leur nombre... les 31 unités de CCG existantes ou en projet émettront 10 à 20 millions de tonnes de CO2 de plus que les centrales à fuel ou charbon !